Affichage de la charte de la consultation en gynécologie ou en obstétrique

Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français

Au Centre Hospitalier Territorial Gaston-Bourret, l’équipe de la maternité s’est mobilisé pour afficher dans les lieux d’attente de l’établissement la charte de la consultation en gynécologie ou en obstétrique du CNGOF, afin que chaque femme puisse en prendre connaissance avant la consultation.
L’idée est d’éduquer les patients et de faire évoluer les pratiques tout en permettant d’adapter les paramètres de la consultation selon les préférences de chacune / chacun.

Cette initiative a été lancée au printemps 2022, sous la conduite du chef de pôle, le Dr Erick CAMUS. L’implication de l’équipe, en particulier celle de la cadre supérieur sage-femme Céline MERIADEC et celle de Patricia URENE cadre sage-femme, a permis de réfléchir à l’agencement et à l’affichage de la charte par rapport aux parcours patients et à l’organisation de l’unité de soins, en particulier en accueil de consultation.

« C’est quelque chose d’important pour nous. Les informations sur les bonnes pratiques sont fiables et documentées. Du côté des patientes, il y a le besoin d’être écoutée, accompagnée et respectée sur ce chemin, pour mieux appréhender les choses et voir ce qu’il est possible de faire. » précisent Patricia URENE et Céline MERIADEC.

Les associations locales de patients ont particulièrement apprécié cette initiative du service. Elles ont ainsi aidé à la diffusion de ce document et à l’éducation des femmes sur leurs droits et attentes. Sur le plan local, cela a été un signal fort de soutien à la Maternité et à son équipe.

Des attentes des femmes auxquelles le CNGOF et label répondent par ce type d’initiatives, en partageant l’information et en apportant des solutions concrètes.

« Cette charte a mis en lumière certains faits aidant à la consultation. Par exemple, la personne examinée peut être assistée par l’accompagnant de son choix ou que la femme doit pouvoir se dévêtir à l’abri des regards, dans le respect de sa pudeur. Cela permet aussi de faire en sorte que ces patientes soient vraiment actrices lors de ces consultations et qu’elles puissent mettre les mots sur ce qu’elles ressentent. »

Des formations à la bientraitance et à la bienveillance

Les formations à la bientraitance et à la bienveillance sont réalisées tous les ans par le Professeur Nisand et le Docteur Gleyze afin de compléter les prestations du Label du CNGOF.
Ces formations s’inscrivent dans un ensemble de pratiques et de moyens : « on essaye d’agir sur tous les aspects, toutes les difficultés qui pourraient être rencontrées, au niveau du vécu de la consultation et de la grossesse en général. Cela permet aussi à l’équipe de progresser toujours », ajoute le Pr. Nisand. A partir de janvier 2023, ces formations seront réalisées dans le cadre des actions de formations DPC officielles.

Les professionnels ont parfaitement conscience de la particularité de la consultation de gynécologie ou d’obstétrique qui touche à l’intimité psychique et physique des femmes. Cette consultation nécessite une écoute, une attitude, un dialogue et un examen physique dans un esprit de bienveillance et de respect mutuel. « Ce qui paraît évident en concept est parfois difficile à mettre en œuvre dans un contexte de soins au quotidien, aussi avoir un outil comme la charte qui permet formalisation des pratiques, protection des praticiens et éducation des patients est précieux » précise le Dr. Gleyze.

C’est pourquoi nous proposons à tous les praticiens de France d’adhérer à cette charte et de l’afficher dans les lieux d’attente, et à chaque femme d’en prendre connaissance avant la consultation. L’objectif est de respecter au maximum la femme enceinte, qui pourra réellement adapter ces paramètres selon ses préférences.
Cette nouveauté concrétise la volonté du CNGOF et du Label de proposer des informations toujours plus riches et pertinentes et d’améliorer encore l’accompagnement des femmes.

Charte de la consultation en gynécologie ou en obstétrique

➢ La consultation en gynécologie ou en obstétrique n’est pas une consultation comme les autres puisqu’elle touche à l’intimité des patientes.

➢ Le praticien, médecin ou sage-femme, conduit la consultation avec bienveillance et respect, en gardant à l’esprit la particularité de cette consultation et les besoins d’écoute et de dialogue.

➢ L’examen clinique n’est pas systématique. Par exemple, il n’est pas conseillé lors de la première consultation d’une jeune femme pour contraception, en l’absence de symptômes.

➢ L’examen clinique est précédé d’une explication sur ses objectifs et ses modalités. Si la femme désire ne pas être examinée, elle est invitée à en faire part en début de consultation.

➢ L’examen fournit des renseignements que l’imagerie ne peut pas apporter (comme l’état de la vulve, du vagin et du col, la mobilité des organes pelviens, la contraction des muscles ou la cartographie des zones douloureuses et la typologie des douleurs, ou encore l’origine de saignements ou de pertes). Il permet aussi la pratique de prélèvements (frottis, examens bactériologiques).

➢ L’accord oral de la femme est recueilli avant tout examen clinique.

➢ La femme doit pouvoir se dévêtir à l’abri des regards, dans le respect de sa pudeur.

➢ La personne examinée peut être assistée par l’accompagnant de son choix.

➢ L’examen peut comporter une palpation des seins, une palpation abdominale, un toucher vaginal avec gant ou doigtier, et l’usage de matériels médicaux tels qu’un spéculum ou une sonde endovaginale. Dans certains cas, le recours à un toucher rectal après explications peut être justifié.

➢ L’examen doit pouvoir être interrompu dès que la patiente en manifeste la volonté. Aucune pression, en cas de refus, ne sera exercée sur elle ; il convient alors de l’informer de l’éventuelle nécessité d’un nouveau rendez-vous pour réaliser l’examen, si celui-ci est indispensable, et de l’informer des limites diagnostiques et thérapeutiques que cette absence d’examen clinique peut entrainer.

➢ À l’hôpital ou en cabinet de ville, pour former les soignants de demain, un étudiant est susceptible d’assister à la consultation ; la présence d’un tiers, soignant, est soumise au consentement de la femme. Tout geste médical ou examen clinique éventuel pratiqué par l’étudiant est également subordonné à l’accord de la personne examinée.

➢ Les termes de cette charte s‘appliquent à toutes les explorations d’imagerie gynécologiques (telles les échographies endovaginales, les colposcopies, les hystéroscopies, les hystérographies, les hystérosonographies, les bilans urodynamiques…), qui doivent également respecter la pudeur de la femme.
Rédaction : 21 octobre 2021

CNGOF – Collège national des gynécologues et obstétriciens français
CEGO – Collège des enseignants de gynécologie-obstétrique 
CNEGM – Collège national des enseignants de gynécologie médicale
FNCGM – Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale
SCGP – Société de chirurgie gynécologique et pelvienne
SFG – Société française de gynécologie